Mercedes Luján

Pour cette non andalouse, jouer de la guitare flamenca fait partie de la « lutte fondamentale » pour les droits des femmes.

La guitariste Mercedes Lujan avait conquis le public du Festival International de la Guitare de Uppsala par son authenticité et son jeu sensible et précis.

Elle a également émerveillé avec ses compositions, un public averti au XIII Festival de Jerez ou illustré l’affiche du réputé Concours International « Lo Ferro Flamenco», pour l’édition 2019.

Dans sa propre famille « typiquement artiste », sa maman qui est une chanteuse reconnue de Copla et son grand-père, ‘Palmita’ une figure populaire de la guitare flamenco, n’ont « jamais pris très au sérieux» sa passion pour la guitare flamenca. « J’ai dû me montrer très insistante ! », soupire cette grande timide à la détermination farouche.

Dès l’enfance, Mercedes Lujan a pris entre ses bras avec passion la guitare flamenca dont elle a fait un instrument de liberté en brisant peu à peu les barrières d’un monde professionnel presque exclusivement masculin.

Née à Lorca dans la province de Murcia, terre de flamenco dans le sud de l’Espagne, Mercedes n’est pas d’une famille de gitans mais elle a grandi avec ces derniers : « on vivait tous ensemble, tous égaux, tous pauvres », se souvient-elle.

Tout au long de ces années, Mercedes s’est revendiquée comme l’une des solistes de la guitare flamenca de la dernière génération, ayant partagé la scène avec des figures légendaires telles que Chano Lobato ou Fosforito, mais aussi Pedro el Granaíno, Bandolero et Rosalía entre autres.

La percée des femmes dans la guitare flamenca demeure un phénomène inusité dans le monde professionnel et des films comme Tocaoras, sous la direction d’Alicia Cifredo, rend hommage aux guitaristes féminines avec aussi la participation de Mercedes.

« J’ai dû rompre une barrière pour entrer dans un milieu professionnel presque exclusivement masculin dans lequel règne une compétition très dure », résume-t-elle, notant qu’il n’y a toujours pas de femme guitariste dans les « tablaos », ces bars ou salles de flamenco intimes, passages essentiels pour se confronter à l’improvisation.

Passionnée par la composition, Mercedes Luján avoue une prédilection pour les «Toques de Levante».

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