PePe Fernández

Le développement du flamenco en France est lié aux plusieurs vagues d’immigrés espagnols et à leur volonté de maintenir leur culture vivante avec notamment une activité associative très forte.

Les rencontres entre immigrés non-gitans et immigrés gitans, ces derniers réintroduisant la guitare qui était absente des réunions musicales, préfigurent une accélération du développement du flamenco dans la région du Midi français et le passage vers la professionnalisation.

Une nouvelle vague d’engouement resurgit au milieu des années 1980, suite à la transition espagnole. L’épicentre de ce phénomène est Nîmes dont les ferias conjuguent sévillanes, flamenco et tauromachie.

C’est comme ça qu’apparaît le premier concours régional d’art flamenco à Nîmes ainsi qu’un festival de flamenco annuel qui programme de grands artistes espagnols. D’autres vont suivre à Arles, Marseille, Mont de Marsan, Paris, Valence, ainsi qu’un développement des programmations ponctuelles, ce qui, avec l’ouverture de plusieurs tablaos va permettre à quelques artistes régionaux d’interpréter professionnellement un flamenco qui accorde une place à la mémoire familiale et aux nouvelles tendances esthétiques.

Les représentants de cette génération sont pour le chant, Louis de Almeria, Jose de la Negreta,…, pour la guitare, Antonio Negro, Louis Gomez, Juan Carmona, Toni Baliardo…, Parallèlement, le succès à partir de 1987 des Gipsy Kings (nés en France, de la famille de Manitas de Plata), contribue aussi à remettre le flamenco à la mode.

A partir des années 1990, l’enseignement du flamenco s’institutionnalise comme un art de chant, de danse et de musique, et très rapidement la guitare s’impose comme instrument fondamental pour donner le rythme à cette musique envoûtante. Il faut posséder une grande dextérité pour arriver à jouer de la guitare sur les rythmes parfois effrénés du flamenco.

PePe Fernández, est sûrement un des guitaristes de flamenco de la jeune génération le plus connu aujourd’hui. Ce Français issue d’une famille gitane originaire de Grenade, commence la guitare avec son père à l’âge de 8 ans. Autodidacte, Pepe continuera son apprentissage seul devant des vidéos sur internet.

Il fait ses débuts sur scène aux côtés des nombreux artistes français et son talent, sa fougue et sa virtuosité l’emmènent à travailler aussi aux côtés d’artistes de renom comme Duquende, Potito, Guadiana, Montse Cortes, Patricia Guerrero, Choro Molina, Cynthia Cano, Gema Moneo et beaucoup d’autres…,

En 2015, Pepe remporte le 1er prix du concours de guitare flamenca d’Albi (Toulouse) grâce à ses propres compositions. Il accompagne par la suite le danseur Moises Navarro à la biennale de Malaga. À seulement 26 ans il crée son premier spectacle « Garlochi » qui remporte un franc succès au festival de Nîmes aux côtés de Piraña (percussionniste de Paco de Lucia).

La même année, il est sélectionné sur internet comme jeune talent et invité par Farruquito pour l’accompagner au Teatro Quintero à Séville pour son spectacle Improvisao.

Une carrière déjà riche de partages et collaborations et un avenir tout tracé pour ce jeune prodige qui parvient grâce à son talent à passer les frontières et prouver que le flamenco n’a pas de nationalité…

Il est actuellement dans l’enregistrement de son premier album produit par Piraña, qui porte comme titre « Cautivao »

Nombre d’observateurs parlent aujourd’hui de la zone comprise entre Marseille-Nîmes-Arles de « Petite Andalousie ». La Camargue notamment, fait souvent office d’Andalousie dans l’imaginaire français.

Outre les « phénomènes » Manitas de Plata et Gipsy Kings, le flamenco y résonne régulièrement dans les mas et lors du pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer. Même si l’on peut dresser une série de parallèles entre la basse Andalousie et la Camargue et ses environs (delta du Rhône / delta du Guadalquivir, tradition vannière, implantation particulière des Gitans, élevage de taureaux, arènes, zones d’intensité flamenca… ), il est ici question d’un territoire idéel, construit à partir d’un espace situé géographiquement, une nouvelle “Andalousie musicale” de Nice à Marseille, de Lyon à Avignon, d’Arles à Montpellier, de Perpignan à Toulouse.

Certains l’appellent le Sud, d’autres la Méditerranée, d’autres encore y retrouvent une grande Occitanie des troubadours”.

Références bibliographiques et discographiques :

CARCELEN, J-F. 2005. De Sud à Sud : tradition et transmission du flamenco en France méridionale. Non publié. DEVAL, F . 1989b. Sombreros et mantilles, Autrement, n°38. FANISE, P .2002. Vers une nouvelle Andalousie, Mediteria, n°16, p. 24-25. HILAIRE, G. 1954. Initiation flamenca. Paris : Tambourinaire. LEPIDIS, C. 1985. Un itinéraire espagnol. Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 149 p. LINARES, P. 1996. Movida Sevillana. Nîmes : Gato Montes. ” . 2005. Reflejo flamenco : artistes du grand Sud de la France. Nîmes : Radio France Bleu Grand Lozère. MAIGNE, J. 2005. Reflejo flamenco : artistes du grand Sud de la France. Livret de disque. Nîmes. MONTOYA, R. 1936. Arte clasico flamenco. Paris : La Boîte à Musique. SAVY, C. 1996. Traditions musicales flamencas dans le Midi, Guide des danses et musiques traditionnelles Languedoc-Roussillon, Montpellier : L’Aram LR, p. 43-47. ” .2002. Les chemins musicaux de l’identité gitane, Mediteria, n°16, p. 18-20. SAUMADE, F . 1994. L’hispanité en Languedoc. Une image de l’autre, Ethnologie française, XXIV, p.728-737. 1954. Anthologie du cante flamenco. Paris : Ducretet-Thompson.

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, J-F. 2005. De Sud à Sud : tradition et transmission du flamenco en France méridionale. Non publié. DEVAL, F . 1989b. Sombreros et mantilles, Autrement, n°38. FANISE, P .2002. Vers une nouvelle Andalousie, Mediteria, n°16, p. 24-25. HILAIRE, G. 1954. Initiation flamenca. Paris : Tambourinaire. LEPIDIS, C. 1985. Un itinéraire espagnol. Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 149 p. LINARES, P. 1996. Movida Sevillana. Nîmes : Gato Montes. ” . 2005. Reflejo flamenco : artistes du grand Sud de la France. Nîmes : Radio France Bleu Grand Lozère. MAIGNE, J. 2005. Reflejo flamenco : artistes du grand Sud de la France. Livret de disque. Nîmes. MONTOYA, R. 1936. Arte clasico flamenco. Paris : La Boîte à Musique. SAVY, C. 1996. Traditions musicales flamencas dans le Midi, Guide des danses et musiques traditionnelles Languedoc-Roussillon, Montpellier : L’Aram LR, p. 43-47. ” .2002. Les chemins musicaux de l’identité gitane, Mediteria, n°16, p. 18-20. SAUMADE, F . 1994. L’hispanité en Languedoc. Une image de l’autre, Ethnologie française, XXIV, p.728-737. 1954. Anthologie du cante flamenco. Paris : Ducretet-Thompson.
https://euromed.blogs.com/anthropo_flamenco.pdf

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